L'écologie des estrans bretons
Contexte général
Avec près de 2 500 km de côtes et plus de 800 km² de surface découverte aux grandes marées, la Bretagne est la région qui présente les plus grands estrans de France.
L’estran, également appelé zone intertidale ou zone de balancement des marées, est la partie du milieu marin qui est périodiquement recouverte à marée haute et découverte à marée basse. Il est délimité par les niveaux de haute et de basse mer atteint par les plus grandes marées de vives-eaux.
De par son histoire géologique et son positionnement géographique, la Bretagne offre une grande diversité d’estrans. En effet, selon le relief du trait de côte, la nature du substrat, les courants marins et l’exposition aux vagues, les estrans peuvent être de différents types. Il existe les estrans rocheux, dits également estrans de substrats durs, issus d’un platier rocheux ou de blocs. Les estrans meubles, sont vaseux ou sableux et sont issus de l’accumulation de sédiments, de coquillages et de fragments de roches amenés par les courants et la houle.
Estran rocheux, Le Dellec (Finistère) et estran sablo-vaseux, Île Callot (Finistère)
L’estran est un milieu marin particulier, constituant l’interface entre la terre et la mer, soumis aux fortes variations des facteurs environnementaux induits par l'alternance des marées. En Bretagne, les marées sont de type semi-diurne, c'est-à-dire qu’il y a deux pleines mers et deux basses mers relativement égales par jour. Cependant, le marnage, soit la différence de hauteur d’eau entre la basse mer et la pleine mer, est très variable sur le littoral breton. Sur les côtes de la Manche, le marnage est beaucoup plus important que sur les côtes de la Bretagne Sud, et cela va impacter différemment la biodiversité vivant sur les estrans.
Les estrans sont riches d’une faune et d’une flore remarquables, capables de vivre en suivant le rythme des marées. Un grand nombre d’espèces s’y sont adaptées, présentant des modes de vie très variés. Les organismes vivants sur le fond sont appelés benthiques, ils peuvent être sessiles, c’est-à-dire fixées sur les rochers, comme les balanes ou les patelles, ou bien mobiles et se déplacer librement sur le substrat. Certains organismes sont endo-benthiques, c’est à dire vivant enfouis dans le substrat, comme l’arénicole, et d’autres vivent près du fond comme les seiches, ils sont dits démersaux.
Étagement de l’estran et biodiversité associée - © Bernard Pailard
Enfin, les estrans jouent de nombreux rôles écologiques à large échelle. Ce sont des zones d’alimentation, de nurseries, de recyclage de la matière organique et ils agissent comme une zone tampon entre le milieu marin et le milieu continental. Ces milieux sont fragiles et sont soumis à différentes pressions d’origines naturelles (aléas météorologiques) et anthropiques (humaines) pouvant être locales (pollutions) et globales (changement climatique).
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